Considérer les intentions des autres espèces ouvre un champ d’exploration rigoureux de l’autre et de soi

Dans quelle mesure sommes-nous réellement capables d’étudier les intentions des autres espèces ?
Par l’étude des approches actuelles des intentions chez les animaux non-humains, nous avons identifié des freins théoriques et méthodologiques. Ces freins portent tant sur les cadres théoriques sous-jacents aux paradigmes expérimentaux que sur les postures méthodologiques mobilisées lors de la création d’un protocole. De plus, un effet épistémologique circulaire a été révélé : considérer les intentions de l’individu étudié a des effets transformants sur l’observateur et impacte sa manière de mener des travaux de recherche. Nous proposons une analyse de la posture du chercheur en science du comportement, tant d’un point de vue épistémologique, que d’un point de vue humain (quelle représentation le chercheur a de l’espèce étudiée). Avec cette double conscience et en utilisant les protocoles existants, nous développons actuellement des moyens de considération des intentions non-humaines.

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L'intervenante

Anne-Lise Dauphiné-Morer est ingénieure agronome de formation, spécialisée en éthologie. Elle a enseigné la zootechnie, puis a coordonné les expertises scientifiques et techniques du Centre National de Référence pour le Bien-être Animal (CNR BEA). Elle est aujourd’hui doctorante en éthologie rattachée à INRAE (Institut National de Recherche en Agronomie et Environnement), au LaPEA (Laboratoire de Psychologie et d’Ergonomie Appliquées) et à EURIP (Interdisciplinary Research Graduate School of Paris). Dans sa thèse interdisciplinaire « Explorer les intentions des non-humains pour apporter un nouveau regard au bien-être » mêlant éthologie, psychologie et épistémologie, elle explore comment les éthologues étudient les intentions des animaux non-humains afin d’ouvrir de nouvelles voies d’exploration de leurs capacités cognitives.