Le contrôle coercitif dans le couple

Comment certains conjoints arrivent-ils à contrôler les ressources, les droits, la liberté, d'une conjointe, en micro-régulant son quotidien ? Comment appréhender leurs comportements avant qu’ils n’utilisent la coercition, la violence, les enfants, les procédures judiciaires, le déficit de formation des professionnels, le défaut de perception par l’entourage, pour contrôler les femmes ?
Le contrôle coercitif désigne un répertoire de comportements oppressifs basés sur le privilège donné par le sexe, exercé avec ou sans violence physique. Il montre non seulement ce que la violence conjugale fait aux victimes, mais aussi ce qu’elle leur retire. Il a un impact majeur et durable sur la santé bio-psycho-sociale des victimes, dont elles disent qu'il est plus difficile de se rétablir qu'après la violence physique. Il est le précurseur majeur de la quasi-totalité des homicides conjugaux : féminicides, homicides d'enfants, suicides en contexte de violence conjugale. Le contrôle coercitif des femmes est la cause et le contexte prévalent des violences envers les enfants (physiques, psychologiques, sexuelles, etc.). Il révèle la violence conjugale comme forme de violence sociale, loin de sa représentation courante comme forme houleuse de conflit conjugal/parental. Il a conduit plusieurs pays à le considérer comme une meilleure définition de la violence conjugale, à l'incriminer et à en tenir compte dans la législation civile (droit de la famille), ainsi que dans la protection de l'enfance.

Andreea Gruev-Vintila est maîtresse de conférences HDR en psychologie sociale à l’Université Paris-Nanterre. Elle est l'autrice du livre Le Contrôle coercitif. Au cœur de la violence intrafamiliale (Dunod, 2023). Ses recherches interdisciplinaires sur les processus psychosociaux, l’impact et la pénalisation de la violence conjugale dans les sociétés contemporaines contribuent aux politiques publiques et pénales en matière de violence intrafamiliale. Elles ont conduit à l’inclusion du contrôle coercitif dans la formation des magistrats à l’Ecole nationale de la magistrature, le rapport parlementaire Plan Rouge VIF (Chandler-Vérien 2023), et envisager l'incrimination du contrôle coercitif en France. Elle intervient sur cette thématique à l'Ecole nationale de la magistrature et a contribué au groupe de travail "Violences Intrafamiliales" du Grenelle Violences Conjugales en 2019, à une proposition de loi pour mieux assurer la sécurité des enfants covictimes de violences conjugales en 2021, au groupe de travail Contrôle coercitif de la Fondation des Femmes (2022).

En pratique

Ouvert à toutes et tous.
Entrée gratuite, sans inscription, dans la limite des places disponibles (attention, nombre de places limité).