Violences entre partenaires intimes

La question des violences entre partenaires intimes a émergé dans le débat public et la sphère politique, dès les années 1970, notamment à la faveur des mouvements féministes. Cette forme de violence est aujourd’hui l’une des plus courantes dans le monde¹. En France, la part visible de ce phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur dans les sphères judiciaire, sociale, et publique.

En 2021, en France, 208 000 victimes de violences conjugales ont été recensées par les services de police et de gendarmerie, soit une augmentation de 21% par rapport à l’année précédente². Dans 87% des cas, les victimes étaient des femmes. Par ailleurs, cette même année, 122 femmes et 21 hommes sont décédés suite aux violences de leur partenaire ou ex-partenaire ainsi que 14 enfants mineurs dans un contexte de violences au sein du couple³. En 2019, le Haut conseil à l’égalité estimait à 398 310 le nombre d’enfants exposés aux violences conjugales⁴. Les répercussions des violences au sein de couple sur les enfants témoins sont désormais prises en compte dans le traitement judiciaire des affaires⁵.

Si, dans un premier temps, la protection, l’accompagnement et la prise en charge des victimes, constituent une nécessité, dans un deuxième temps, la compréhension des dynamiques à l’œuvre favorisant l'émergence et la réitération des violences exercées au sein du couple apparaît, elle aussi, nécessaire, dans un but de prévention et de prise en charge des auteurs de ces violences.

Cette journée abordera la question des violences exercées entre partenaires intimes. Elle est construite autour de regards croisés entre, d’une part les travaux d’étudiants de master en psychocriminologie, qui feront le point sur les données scientifiques relatives aux outils d'évaluation des risques de violence ; sur l’efficacité des différentes prises en charge proposées aux victimes comme aux auteurs et sur le développement de l’utilisation de technologies numériques, comme outil d’accompagnement. Et, d’autre part, les apports de professionnels des terrains exerçant dans les champs judiciaires, pénitentiaires et sanitaires, afin de rendre compte à la fois de la complexité des parcours et des accompagnements des victimes et des auteurs, mais également des pratiques innovantes qui se développent actuellement, tant auprès des enfants témoins de violences, des victimes directes que des auteurs.

1Psychiatry, L. (2022). Intimate partner violence and trauma. The Lancet Psychiatry, 9(6), 423. https://doi.org/10.1016/s2215-0366(22)00140-7
2Interstats Analyse n°53. Décembre 2022. Les violences conjugales enregistrées par les services de sécurité en 2021.
3Ministère de l’Intérieur. 2020 Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple. https://www.interieur.gouv.fr/sites/minint/files/medias/documents/2021-08/etude-nationale-sur-les-morts-violentes-au-sein-du-couple-chiffres-2020.pdf
4Tableau de bord d’indicateurs. Politique de lutte contre les violences conjugales. Année 2019. Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_-_tableau_de_bord_d_indicateurs_-_politique_de_lutte_contre_les_violences_conjugales.pdf
5Décret n° 2021-1516 du 23 novembre 2021 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044359473

En pratique

Ouvert à tout public, étudiants et professionnels, sur inscription gratuite.

Organisateurs

• Les étudiants du Master 2 de Psychologie Clinique parcours Psychocriminologie
• Mme Moulin Valérie , maître de conférence à l'université Grenoble-Alpes, LIP/PC2S
• Mme Blatier Catherine, Professeur à l'université Grenoble-Alpes, LIP/PC2S