Analyser un logiciel de planétarium : images scientifiques, images de réalité virtuelle et pratiques de médiation scientifique

Notre présentation s’inscrit dans une réflexion qui porte sur la capacité des images fournies par les logiciels de planétariums à faire l’objet d’une médiation scientifique. Nous prenons ici appui sur le logiciel SkyExplorer, développé par la société RSA Cosmos – Konica Minolta. De manière exploratoire, nous étudions la manière dont les médiateurs scientifiques mobilisent ces images pendant une séance de planétarium. 
Les logiciels de planétariums génèrent des images en réalité virtuelle qui représentent l’univers en trois dimensions et en temps réel. Pour développer ces images, les ingénieurs logiciels s'appuient sur des images scientifiques qui sont produites dans les laboratoires de recherche. Or, pour devenir une image de réalité virtuelle, l’image scientifique subit de nombreuses transformations. Dès lors, nous nous demandons quelles sont les transformations à l’épreuve et quelles en sont les conséquences du point de vue de la médiation des savoirs. 
Pour répondre à ces questions, nous avons construit une méthode qui vise à analyser les images du logiciel - transposées du monde de la recherche en astrophysique - au moyen d’une double approche sémiologique et scientifique.  
Pour cette présentation, nous prenons l’exemple de l’image de la nébuleuse planétaire Hélix. L'objectif est d’étudier :  
- les transformations que l’image scientifique de la nébuleuse Hélix a subi pour devenir une image de réalité virtuelle dans le logiciel SkyExplorer ; 
- les phénomènes physiques que l’image de réalité virtuelle permet de représenter à l’issue de ces transformations ;  
- la manière dont l'image est utilisée en situation de médiation.  

L'intervenante

Marions Parisis est doctorante au Centre Norbert Elias (direction : Éric Triquet). Sa thèse est menée avec un financement CIFRE au sein de RSA Cosmos (société qui développe le logiciel pour planétarium SkyExplorer). Elle est intitulée Environnements virtuels, technologies numériques et médiation humaine. Nouvelles potentialités de médiation scientifique dans les planétariums, vers une formation des médiateurs.
Résumé du projet de thèse : Près de 3 000 planétariums fixes et mobiles sont aujourd’hui implantés dans le monde (Wendling et Mathieu, 2017). Depuis les années 1980, ces structures connaissent une évolution technologique effrénée avec la montée en puissance du numérique et notamment l’arrivée des environnements virtuels (Firebrace, 2017).
Affectant à la fois la nature des séances proposées et les contenus scientifiques abordés, c’est toute la profession des médiateurs des planétariums qui connaît un changement radical de son environnement de travail. Par conséquent, le rythme rapide des évolutions technologiques engendre, chez les médiateurs, des difficultés à s’approprier et à exploiter toutes les potentialités de médiation permises par ces nouveaux outils.
L’objectif de la thèse est de porter un éclairage réflexif sur les conditions, formes et enjeux d’une telle médiation scientifique en prise avec le développement des technologies du numérique. Il s’agit de comprendre dans quelle mesure l’instance de médiation humaine peut être en capacité d’intégrer les nombreuses innovations qui se font jour dans une double perspective : dynamiser sa relation avec les publics ; optimiser le rapport de ces derniers aux savoirs mis en scène.
 

Références bibliographiques

• Marion Parisis, « Trous noirs. De l’image scientifique à l’image de médiation », La Lettre de l’OCIM, 186 | 2019, p. 29-35
• Marion Parisis. Le médiateur en planétarium, entre évolutions technologiques et évolutions du métier : questionner le besoin en formation. Planétariums, 2022, pp.30-31.

En pratique

Exceptionnellement et pour des raisons liées à la capacité d'accueil de la salle, cette séance ne sera pas publique et sera réservée aux étudiants du Master de communication scientifique de l'Université Grenoble Alpes.
Le replay de la séance sera ensuite disponible sur la chaîne YouTube de la MSH-Alpes.