Effets et biais de genre dans les récits de transfuges de classe

Dès qu’il s’agit de transfuges de classe, le privilège analytique donné à la classe, distinguée entre celle d’origine et celle d’arrivée, conduit à sous-estimer, voire à évacuer d’autres rapports sociaux, de genre, de race, et selon l’âge. Contre cette vision réductrice, on montrera que non seulement le genre est un marqueur des biographies de transfuges de classe, mais que son déni entraine aussi un biais de genre dans la façon de reconstruire les parcours. S'autoriser à écrire, faire valoir l'amplitude du déplacement sont deux principales inégalités entre femmes et hommes, transfuges dans le champ académique. La revisite de ma trajectoire atteste que le genre a été à la fois une ressource et un handicap pour franchir les frontières sociales.
 

L’intervenante

Rose-Marie Lagrave est sociologue, membre de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS) et directrice d’études à l’EHESS où elle a créé en 2005 le master « Genre, Politique, Sexualité ». Elle a accompagné les transformations des recherches sur les femmes en études de genre, en dirigeant notamment de nombreuses thèses fondées sur des approches féministes.
Elle a participé au cinquième volume de l’Histoire des femmes en Occident (1992), dirigé plusieurs ouvrages collectifs, Agricultrice, l’invention politique d’un métier (1988), Jeux et enjeux du genre (2003), et publié par ailleurs des ouvrages et articles sur le communisme et les sciences sociales dans les pays de l’Europe centrale, dont Voyage aux pays d’une utopie déchue (1998). En 2021, Se ressaisir. Enquête autobiographique d’une transfuge de classe féministe, a été publié aux Éditions La Découverte. Ses recherches portent actuellement sur les traitements littéraires de la vieillesse selon le genre et les sexualités.

En pratique

En visioconférence.
Ouvert à toutes et tous, sans inscription.