L’exploration spatiale face à ses enjeux éthiques

L’exploration spatiale est le terrain d’imaginaires multiples, parmi lesquels les récits de conquête voire de colonisation de l’espace ont une place centrale. Face à ces rêves d’aventure marqués par des enjeux de pouvoir et des formes de domination, on ne peut faire l’économie d’une réflexion sur une éthique de l’espace. En tant que cadre réglementaire, l’éthique fixe un certain nombre de principes à destination des acteurs du spatial. En tant que questionnement philosophique et moral, elle ouvre la voie à des discussions sur les motivations et les conditions d’un voyage de l’humanité dans l’espace. La science-fiction, à bien des égards, s'empare d'ailleurs de ces thématiques. D'autre part, les discours sur l’éthique du spatial peuvent être questionnés du point de vue des sciences sociales. Étroitement associés à des logiques politiques et économiques bien concrètes, leur étude permet en effet de rendre lisible le fonctionnement d’écosystèmes comme la New Space au sein de la Silicon Valley. Un regard critique sur la science-fiction et la médiation scientifique permet alors de montrer que la production d’une vision enchantée de l’exploration spatiale peut conduire à invisibiliser les enjeux de pouvoir qui la traverse.
 

Références bibliographiques en lien

• Arnaud Saint-Martin, « Science-fiction et futurologie de la colonisation martienne », Socio, 13 | 2019,  [En ligne, consulté le 07 avril 2023] URL : http://journals.openedition.org/socio/7681 ; DOI : https://doi.org/10.4000/socio.7681
• Arnaud Saint-Martin, « Du big sky à l’espace pollué : l’effet boomerang des débris spatiaux », Mouvements, 2016/3 (n° 87), p. 36-47. [En ligne, consulté le 07 avril 2023] URL : https://www.cairn.info/revue-mouvements-2016-3-page-36.htm  ; DOI : 10.3917/mouv.087.0036

Les intervenants

Arnaud Saint-Martin est sociologue, chargé de recherche CNRS au CESSP.
Romain Benassaya est auteur de fantasy et de science-fiction.

En pratique

Ce séminaire, ouvert à toutes et tous, s'adresse en particulier aux étudiants en Master de communication scientifique, de littérature, de transmédia et aux doctorants de toutes disciplines.

L’actualité du séminaire est à retrouver sur son carnet de recherche et sur twitter avec le tag #SFMgre.