
Séminaire interdisciplinaire et pluriannuel, coordonné par Thomas Boccon-Gibod (Philosophie, IPHIG), Martine Kaluszynski (Sciences politiques, PACTE) et Odile Tourneux (Philosophie, Triangle), organisé par la MSH-Alpes, dans le cadre de son axe Langages & Politiques, l'IPhiG et l'UMR PACTE.
Un séminaire pour réfléchir aux enjeux de la souveraineté aujourd’hui et dont les 5 séances proposées pour cette 4e année porteront sur
Droit de la souveraineté ou souveraineté du droit ?
Le thème de la souveraineté occupe une place toujours plus centrale dans le débat public depuis le début de la pandémie et la nouvelle crise économique qui a révélé les fragilités des sociétés contemporaines. Le calendrier électoral lui confère cette année une place centrale dans la mesure où les élections présidentielles et législatives mettent en jeu l’exercice même de la souveraineté du peuple. La guerre en Ukraine, enfin, donne une dimension véritablement tragique à la question de la souveraineté en relançant la question de la défense européenne.
Afin de poursuivre l’examen distancié de cette notion polémique, nous l’interrogerons cette année du point de vue du droit. La souveraineté est indissociable, depuis qu’elle a été définie par Jean Bodin au XVIe siècle, de la conception du droit comme produit d’une volonté législatrice supérieure et de dernier ressort. Une telle absorption du droit par la volonté souveraine est cependant tout aussi cohérente que problématique, car elle n’offre aucune garantie quant à la sauvegarde des libertés publiques. Si la volonté suprême l’emporte toujours, comment les droits individuels pourraient-ils prévaloir sur celui des personnes publiques ? Un tel usage autoritaire du concept de souveraineté, qui va directement à l’encontre du principe démocratique impliqué par l’idée de « souveraineté du peuple », n’est plus aujourd’hui un cas d’école, puisqu’il est directement invoqué au sein même de l’Union européenne.
Nous porterons donc notre attention sur des « cas difficiles », dans lesquels les paradoxes et les tensions du concept de souveraineté apparaissent à plein : le droit français de l’usage de la force armée, c’est-à-dire l’encadrement juridique de la violence publique, les projets contemporains d’une autonomie stratégique à l’échelle supranationale (dite parfois « Europe de la défense »), les difficultés de la construction d’une constitution européenne, la naissance du droit d’asile dans l’Europe du XVIIe siècle, ou encore la construction d’un pouvoir légitime par le biais du développement d’une justice de proximité chez les Talibans afghans.
En pratique
Séances ouvertes à tous, sans inscription. Accessibles en présentiel à la MSH-Alpes ET en visioconférence.
Depuis la deuxième saison du séminaire, les enregistrements audio de chaque séance sont disponibles sur DéMoS, carnet de recherche interdisciplinaire sur la souveraineté, la monnaie et la démocratie.
Programme 2021-2022
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15 mar. 2022Première séance du séminaire Société et souveraineté (2021-2022) avec Jean-Christophe Videlin.
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Affirmer une souveraineté par le droit dans la guerre civile. Les Taliban en Afghanistan (2001-2021)26 avr. 2022Deuxième séance du séminaire Société et souveraineté (2021-2022) avec Adam Baczko.
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3 mai. 2022Troisième séance du séminaire Société et souveraineté (2021-2022) avec Delphine Deschaux-Dutard.
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31 mai. 2022Quatrième séance du séminaire Société et souveraineté (2021-2022) avec Naïma Ghermani.
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21 juin. 2022Cinquième et dernière séance du séminaire Société et souveraineté (2021-2022) avec Martin Deleixhe.
Programme 2020-2021
Les Actualités de la souveraineté. En cette année 2020, la souveraineté n'apparaît plus seulement comme un concept en vogue, mais comme un sujet brûlant.La violence de la crise sanitaire, qui est également économique et sociale, a intensifié les réflexions liées à cette notion. Indépendance nationale, exaspération populaire, inquiétude sécuritaire, lutte contre les GAFAM, crise environnementale... Sous une forme différente (populaire, nationale, numérique, etc), la souveraineté est chaque fois au centre de l'attention.Il a semblé nécessaire de tenter un tour d'horizon des principaux foyers théoriques où elle se trouve mobilisée. Les communications cette année porteront ainsi sur des thématiques aussi variées que le numérique, le droit pénal, la justice climatique, les gilets jaunes et le Brexit. Le séminaire se prolongera par le colloque interdisciplinaire "Souveraineté et néolibéralisme" les 4 et 5 octobre 2021.
- Les formes imparfaites de la souveraineté numérique : institutionnelle, nationale et post-nationale, populaire
- Le pouvoir souverain, la peine et le corps. Une analyse de la surveillance électronique 25 ans plus tard
- Citoyenneté cosmopolitique, citoyenneté écologique et souveraineté
- Critique institutionnelle et lutte de classe à bas bruit. Interroger la notion de "souveraineté populaire" au regard du mouvement des gilets jaunes
- Le Brexit : la souveraineté retrouvée ?
Programme 2019-2020
Après une première année consacrée à la question des frontières, nous remontons le temps à la recherche des origines (historiques) et des fondements (théoriques) de la notion. De quoi au juste la souveraineté procède-t-elle ? Monde romain ? Ecclésiologie médiévale ? Droit pénal moderne ?... Par contraste avec les premières tentatives de gouvernement républicain sur notre sol, quelle forme a-t-elle prise dans la jeune démocratie américaine ?... Nous terminerons l’année par une plongée dans les racines anti-souverainistes du père de la théorie juridique moderne, l’immense et influent juriste Hans Kelsen (1881-1973).
- Souveraineté du peuple ou des gouvernants ? Le cas de la Rome antique
- La pénalité ou de la souveraine impuissance de l’État
- Une relecture critique de l’article de Kantorowicz, “Mystères de l’Etat"
- Kelsen, "Il faut en finir avec la souveraineté" [Visioconférence]
- La souveraineté chez les Fédéralistes américains [Visioconférence]
Programme 2018-2019
Souveraineté et frontières. La souveraineté revient depuis quelque temps au centre du débat politique, comme si elle devait répondre à une demande sociale. De fait, les limites du territoire semblent mises à rude épreuve dans un contexte où les problèmes majeurs, qu’ils soient climatiques ou économiques, ne se posent plus seulement à l’échelle nationale.
Que devient alors la souveraineté ? Faut-il envisager son dépassement postnational, dans une UE aujourd’hui mal en point ? Faut-il au contraire se replier sur un territoire plus restreint comme le prônent les séparatistes régionaux ou les défenseurs des monnaies locales ?... Géographes, juristes, économistes, philosophes seront ainsi mis à contribution tout au long de l’année pour éclairer ces difficultés lancinantes du débat public contemporain.
- Frontières-Territoire-État : propositions pour sortir d’une tautologie
- La souveraineté contre les droits fondamentaux des étrangers devant les juridictions suprêmes
- Monnaie et souveraineté
- Quel sens donner à la souveraineté dans la constellation postnationale ?
- Propositions pour une cosouveraineté bien ordonnée en zone euro
Visioconférence
Carnet de recherche
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